L’opération « En avant les jeunes poussent » est née au mois de novembre 2024. Elle vient remplacer les opérations de plantation d’arbres, organisées depuis plusieurs dizaines d’années au Malmont en partenariat avec le Rotary Club de Draguignan. Cette opération se déroule sur 4 jours au printemps et 4 jours à l’automne au parc Haussmann et au square Meiffret. Elle est organisée en partenariat avec l’Éducation nationale et le Rotary Club de Draguignan, et permet à 400 enfants, issus des écoles primaires et maternelles de la ville, de participer à des activités environnementales (opérations de plantation, des ateliers pédagogiques sur la biodiversité…).

Les parcours pédagogiques du parc Haussmann et du square Meiffret
En cette année 2025, adultes et enfants pourront découvrir un nouveau parcours pédagogique sur les pollinisateurs, composé d’une bande de « prairie » (plantes mellifères) sur laquelle sont installés des hôtels à insectes. Les différentes espèces d’insectes pollinisateurs ne cohabitent pas entre elles, les hôtels sont donc composés pour accueillir un certain type d’insecte.
Ils doivent cependant respecter les conditions suivantes :
- être situés dans un endroit calme (hors d’un passage) ;
- être orientés Sud Sud-Est ;
- être situés à au moins 30 cm de hauteur afin de limiter le contact avec l’humidité issue du sol ;
- les ouvertures dédiées à la circulation des insectes doivent être protégées des vents dominants.
Le rôle de ce parcours est de permettre aux enfants d’appréhender l’importance de créer des conditions favorables au développement de la biodiversité et notamment des pollinisateurs en milieu urbain. De même que les hôtels à insectes sont conçus pour des insectes spécifiques, les essences végétales composant la bande de prairie sont mellifères (elles contiennent du pollen et du nectar) et correspondent à leurs besoins alimentaires pendant leur période d’activité.
Pourquoi défendre la biodiversité
Pollutions, imperméabilisation des sols, changement climatique, les activités humaines modernes et intensives engendrent un effondrement de la biodiversité.
On estime que 35% des espèces d’insectes ont disparu durant les 10 dernières années.
Les bienfaits de la biodiversité sont nombreux :
- La bonne santé des pollinisateurs et des organismes présents dans le sol (vers de terre, champignons…) impacte directement la production agricole : 75% de notre alimentation est dépendante de la bonne santé des insectes pollinisateurs.
- En pharmacologie, 30 % des nouveaux médicaments utilisent des molécules directement issues de la biodiversité.
- Dans l’industrie, de nombreuses innovations sont inspirées directement de la biodiversité : le fruit de la bardane a inspiré le scratch (velcro), l’aérodynamisme du bec du martin-pêcheur a inspiré le nez du train à grande vitesse japonais (Shinkansen), la structure de la peau des requins a été imitée afin de rendre les avions plus efficaces et moins polluants…

Les abeilles comme les guêpes et les fourmis font partie des hyménoptères (+ de 120 000 espèces dans le monde). Elles sont munies de 2 paires d’ailes.
On compte plus de 1000 espèces d’abeilles en France, 20 000 dans le monde. Elles représentent plus de 80 % des insectes pollinisateurs. On distingue 2 groupes d’abeilles :
- Les abeilles domestiques forment une seule espèce d’abeille (Apis Mellifera), bien qu’elles soient libres de leurs déplacements, les abeilles domestiques sont élevées par l’homme. Ce sont des insectes sociaux qui vivent regroupés dans des ruches.
- Les abeilles sauvages ne fabriquent pas de miel. Ce sont des championnes de la pollinisation. À l’habitat collectif des ruches, elles préfèrent l’habitat individuel dans la terre et le bois mort où elle creuse des galeries, dans des tiges creuses, des pommes de pin, dans des tas de pierres… Alors que l’abeille domestique ne sort qu’à partir de 7 à 9° C, les abeilles sauvages sont en activité dès 3° C.
NB : Là où il faut plusieurs dizaines de milliers d’abeilles domestiques pour polliniser 1 hectare de pommiers, quelques centaines d’abeilles sauvages suffiront.
Les abeilles domestiques se déplacent dans un rayon de 1 à 10 km pour butiner contre 500 à 800 m pour les abeilles sauvages. Les abeilles sauvages et domestiques se concurrencent pour accéder aux fleurs. Dans les zones où elles se côtoient, on observe une diminution de la population d’abeilles sauvages de l’ordre de 50 %.
Durant les 30 dernières années, 80 % des abeilles sauvages ont disparu en France.
70 % nichent dans la terre, mais certaines nichent dans des tiges creuses ou du bois mort.
Les hôtels à insectes numérotés 1 à 4 sont conçus pour abriter des abeilles sauvages. Ils sont composés d’éléments reproduisant leur habitat naturel :
- Tiges creuses (tiges de bambous, ronces, papyrus), et tiges à moëlle tendre (sureau, framboisier,…).
- Bûches percées avec différents trous de 4 à 9 mm légèrement inclinés vers le sol pour empêcher l’eau de pluie de s’infiltrer. Le bois est laissé en contact avec le sol afin de favoriser une lente décomposition qui facilitera le creusement de galeries supplémentaires pour les abeilles.
- Briques creuses remplies de paille pour conserver la chaleur.
- Terre meuble pour faciliter la construction de galeries.
Afin de leur fournir un environnement complet, il est très important de fournir « le gîte et le couvert ». Les abeilles sauvages ont souvent des plantes de prédilection. Plus il y aura de fleurs différentes, plus il y aura d’espèces d’abeilles différentes pour les butiner.
Les abeilles sauvages peuvent ici trouver leur nourriture implantée à proximité immédiate mais aussi :
- de la ciboulette, de la sauge, de l’origan, de la bourrache.
- de la menthe, qui fournit de petites fleurs simples dont raffolent les abeilles.
- du romarin, qui a la particularité de sécréter un nectar intense et abondant, même quand il fait froid.
- du thym, de la lavande.

Les papillons font partie des lépidoptères. Ils sont des pollinisateurs essentiels, notamment les papillons de nuit. Ils peuvent augmenter le rendement et la qualité des cultures de fruits et de légumes !
Ils se transforment et se métamorphosent tout au long de leur vie.
Le papillon se nourrit du nectar des fleurs, il est muni d’une trompe qu’il déroule pour aspirer ce liquide sucré.
Le papillon repère en vol les fleurs à butiner par leurs couleurs et leurs réactions par rapport au rayonnement ultraviolet du soleil.
Il boit aussi près des mares et des flaques d’eau, chargées en sels minéraux.
Il existe 5 000 espèces de papillons en France (200 000 dans le monde) et ceux que nous voyons le plus souvent ne représentent qu’une infime partie, car 90 % vivent la nuit.
La forme des ailes des papillons de nuit est souvent triangulaire et leur couleur est soit une imitation de la teinte des végétaux, soit un avertissement aux prédateurs pour indiquer par exemple une forme de toxicité. Ils sont ainsi mieux camouflés pour échapper aux prédateurs. La lune leur sert de repère pour s’orienter, il est donc très important d’éteindre les lumières la nuit. Cela leur évitera également d’être vus et chassés par les prédateurs.
50 % des papillons ont disparu en 20 ans en Europe.
Cet hôtel fournira aux papillons un abri chaleureux et sécurisé pour se reposer :
- il est composé d’un réceptacle en bois avec une ou plusieurs fentes verticales pour que le papillon puisse y entrer les ailes fermées tout en empêchant le vent ou les prédateurs d’y pénétrer.
- La chambre centrale peut être remplie de planchettes verticales, de paille, d’herbes, ou de fleurs attractives.
Les papillons peuvent trouver leur nourriture implantée à proximité immédiate :
- le sucre contenu dans de vieux fruits et de l’eau chargée en sels minéraux sur la rosée sur les cailloux.
- Des feuilles pour les chenilles.
- L’ortie est leur plante préférée.
- Mais aussi des feuilles de saule marsault, du fenouil, de l’origan…
- Du nectar de diverses fleurs colorées.

Les syrphes font partie des diptères.
Ils sont communément appelés « Mouches ». Contrairement aux Hyménoptères, dotés de 2 paires d’ailes membraneuses, les Diptères ne possèdent qu’une seule paire d’ailes fonctionnelles.
Leurs gros yeux globuleux semblent couvrir toute la tête.
On les confond parfois avec des abeilles ou des guêpes, mais ils n’ont pas de dard, donc ne piquent pas.
Ils imitent simplement les guêpes ou les abeilles pour paraître dangereux auprès des prédateurs.
On peut les reconnaître à leur vol très caractéristique, passant du stationnaire à un vol saccadé très rapide.
Les larves sont aussi de grandes prédatrices des pucerons.
Les syrphes sont de précieux auxiliaires qui contribuent à maintenir l’équilibre écologique et la biodiversité.
On compte 500 espèces de Syrphes en France (5 000 dans le monde).
Ces hôtels à insectes, numérotés de 1 à 3, sont conçus pour abriter des syrphes.
Ils sont composés d’éléments reproduisant leur habitat naturel :
- fagots de tiges à moelle tendre : ronce, rosier, sureau, framboisier.
- Carton alvéolé enroulé en spirale.
- Pot en terre cuite pour conserver la chaleur.
Les syrphes adorent les prairies remplies de fleurs diversifiées, ils pollinisent principalement les petites fleurs, délaissées par les plus gros insectes.
Ils peuvent trouver leur nourriture implantée à proximité immédiate :
- renoncules, knautie des champs, centaurée jacée, trèfle blanc,
- carotte sauvage, cerfeuil des bois, lierre grimpant,
- lavande, cosmos, bourrache, sédum, fenouil, persil, tournesol.

Les coccinelles font partie des coléoptères.
Ce sont des insectes qui possèdent un exosquelette rigide, une forme de « carapace » qui constitue une protection extérieure. Les élytres dits « ailes du dessus » protègent les ailes postérieures membraneuses servant à voler dites « ailes du dessous ».
Il existe une centaine d’espèces de coccinelles en France (6 000 dans le monde). La plus connue est la coccinelle à 7 points.
Mais toutes les coccinelles ne sont pas rouges avec des taches noires. Beaucoup sont jaunes ou orange avec des taches noires et certaines sont noires avec des taches rouges ou jaunes…
Historiquement et culturellement, les coccinelles sont souvent considérées comme des porte-bonheurs.
Elles sont surtout très bénéfiques aux cultures, car elles adorent manger les pucerons nuisibles.
Leur régime alimentaire est varié selon les espèces :
- Alors que certaines mangent principalement des végétaux ;
- d’autres sont « floricoles » et se nourrissent principalement de pollen et de nectar de fleurs.
Oui, la coccinelle, comme d’autres coléoptères, est un insecte pollinisateur à ne pas négliger.
Elles trouvent refuge sous les pierres, l’écorce des arbres, les feuilles mortes ou dans les vieilles souches.
Cet hôtel est conçu pour abriter les coccinelles, il est composé d’éléments reproduisant leur habitat naturel :
- une façade avec 3 fentes horizontales pour qu’elles puissent entrer facilement.
- Des pommes de pin, brindilles, paille / foin, feuilles mortes.
- Pierres empilées, pot en terre cuite retourné rempli de paille.
Elles peuvent trouver leur nourriture implantée à proximité immédiate : pissenlits, tournesol, marguerites, chrysanthèmes, cosmos, souci.
Les « jeunes poussent » à l’œuvre



