Ils ont marqué Draguignan
La commune compte son lot de personnages historiques dans de nombreux domaines : politique, artistique, scientifique, etc.
Que leur nom ait été attribué à une place, une voie, une salle ou que leur visage soit représenté par une fresque ou une sculpture, Draguignan rend hommage à ceux qui ont marqué son histoire.
(1865-1946)
Après avoir passé sa jeunesse à Flayosc, Joseph Collomp est venu s’établir à Draguignan comme représentant de commerce et négociant. Il s’est très vite intéressé à la politique.
Il est d’abord entré au Conseil général du Var en 1898, puis a intégré le Conseil municipal de Draguignan en 1908 avant de devenir premier adjoint au maire en 1912.
Battu lors des élections municipales de 1919, il les a ensuite remportées en 1925, 1929 et 1935.
Ses réalisations municipales à Draguignan sont nombreuses : on lui doit les bains-douches, le grand collège de filles, la Caisse d’Épargne, l’hospice de vieillards, la pouponnière, etc., mais aussi de nombreuses acquisitions foncières qui font la richesse de la commune aujourd’hui.
Il a déposé une proposition de loi sur la police de la chasse (1940) et a été chargé de rapporter la proposition de loi concernant la prise en charge, par les communes, de la rémunération des gens de service dans les écoles maternelles publiques et des frais de balayage et de nettoyage des écoles primaires publiques (1939).
Il est intervenu au cours de la discussion du budget de l’éducation nationale de l’exercice 1939 pour demander des crédits en faveur du collège de jeunes filles de Draguignan (1938).
En 1940, il a été suspendu de ses fonctions par le Gouvernement de Vichy après s’être opposé à Philippe Pétain.
Dès la libération, il a retrouvé son siège de maire de Draguignan puis s’est retiré de la scène politique pour des raisons de santé.
Il est décédé à Draguignan, le 9 mai 1946, à l’âge de 81 ans, après avoir exprimé le désir de n’avoir sur sa tombe que cette simple phrase : « Il fut des Quatre-Vingts ».
« Il fut des quatre-vingts »
Le 10 juillet 1940, Joseph Collomp a fait partie des 80 parlementaires qui ont eu le courage de voter contre une révision constitutionnelle dont ils pensaient qu’elle risquait de conduire à la fin de la République. L’Histoire leur a donné raison.
Le 11 juillet 1940, Philippe Pétain disposait des pleins pouvoirs. L’État français était né. Il s’engagea jusqu’à l’irréparable dans la voie funeste de la collaboration.
Le 10 juillet reste une date à jamais marquée par le vote de refus de 80 parlementaires qui ont sauvé l’honneur de la République.
Dans le décor insolite du grand casino d’une petite ville d’eau, ils étaient 57 députés et 23 sénateurs à avoir le mérite de dire NON.
Quelques jours seulement après l’Appel du 18 juin lancé par le Général de Gaulle, leur diversité augurait de celle de la Résistance.
Ils étaient 4 dans le Var :
- le député toulonnais Michel Zunino,
- le sénateur du Var René Renoult,
- le sénateur du Muy Henri Sénès,
- le député-maire de Draguignan Joseph Collomp.
Parcours politique
1898-1919 : conseiller général du Var pour le canton du Luc
1908 : conseiller municipal à Draguignan
1912 : 1er adjoint au maire de Draguignan
1925 à 1940 : maire de Draguignan
1928 : secrétaire du Conseil général du Var pour le canton de Comps-sur-Artuby
1930-1933 : vice-président du Conseil Général du Var pour le canton de Comps-Artuby
1936 à 1942 : député du Var
11 décembre 1940 : suspendu de ses fonctions de maire par le Gouvernement de Vichy
1944-1945 : maire de Draguignan à nouveau
(1229-1267)
Béatrice de Provence est une comtesse de Provence et de Forcalquier, fille de Raymond-Bérenger IV et de Béatrice de Savoie.
Afin d’asseoir son pouvoir en tant que comte de Provence, Raymond-Bérenger s’est particulièrement intéressé aux républiques de Marseille, d’Arles et de Nice, qu’il a voulu abattre ou tout au moins affaiblir en les attaquant séparément. Alors que le comte de Provence se préparait à marcher sur Nice, les consuls nissards ont resserré leur union avec Grasse et Draguignan et ont demandé des secours à la république maritime de Pise. Raymond-Bérenger est vainqueur en 1230.
Mariée à Charles Ier d’Anjou en 1246 à Lyon par le pape Innocent IV, Béatrice est retournée en Provence avec son époux. 3 mois plus tard, le couple a entrepris la croisade pour la délivrance des Lieux Saints, à laquelle ont pris part le roi de France et son épouse Marguerite, sœur de Béatrice.
Par ce mariage, la Maison capétienne, qui était en possession du Languedoc dès septembre 1248, a achevé l’investissement de tout le Midi.
En tant que comte, Charles d’Anjou a exercé seul le gouvernement de la Provence, menant négociations et rapports de force, présidant à la machine administrative et pourvoyant aux offices. Béatrice a été la source de l’autorité de son mari, a assisté et consenti à nombre de conventions et donations, tout en veillant dans sa maternité à la pérennité de la jeune monarchie angevine.
Cette gouvernance à deux, issue de contingences et non d’un modèle politique, est peut-être le modèle qui a contribué à forger notre façon moderne de structurer les exécutifs de nos États, distingués entre la potestas du ministre et l’auctoritas du chef de l’État, la virilité de l’homme
d’action et la féminité de l’inaugurateur de chrysanthèmes.
En 1265, Charles Ier d’Anjou a reçu solennellement à Rome la couronne du royaume de Naples et des Deux-Siciles, royaume à conquérir. Béatrice n’a été reine que peu de temps, elle est décédée en 1267, un an après la conquête du royaume de Naples.
(1800-1873)
Dracénois de naissance, Claude Gay est un naturaliste, historien, explorateur et savant reconnu pour ses études de la flore, de la faune, de la géologie et de la géographie chiliennes.
Après avoir étudié au collège de Draguignan, Claude Gay poursuit ses études à Paris pour devenir pharmacien. Il obtient la reconnaissance de ses pairs, d’éminents professeurs, ce qui lui vaut d’être choisi pour participer à la fondation d’un collège national à Santiago, au Chili. Âgé alors de 28 ans, Claude Gay embarque pour une expédition déterminante pour sa carrière.
Au-delà de la construction du collège, le naturaliste se voit confier la mission d’étudier le Chili sous tous les angles. Il consacre alors 12 ans de sa vie à cette exploration, ce qui le conduit à être chargé d’organiser un Musée d’histoire naturelle dans la capitale chilienne. En reconnaissance de ce service, Claude Gay reçoit le titre honorifique de “citoyen du Chili” en 1841.
Après toutes ces années, Claude Gay publie 10 ans plus tard un ouvrage complet de toutes ses recherches, un travail qui lui vaut d’être nommé membre de l’Académie des Sciences.
Découvrez la vie de cette éminente figure locale dont une place de Draguignan porte le nom.
Georges Clemenceau, figure éminente de la IIIe République, a été député de la circonscription de Draguignan de 1885 à 1893 puis sénateur du Var de 1902 à 1920.
Selon Winston Churchill, « dans la mesure où un simple mortel peut incarner un grand pays, Georges Clemenceau a été la France ».
Retour sur son histoire.
Né d’un père républicain engagé, progressiste et aux idées révolutionnaires, Georges Clemenceau a rapidement nourri une grande admiration pour la Révolution Française et ses idéaux. Ainsi, après l’obtention de son baccalauréat, il poursuit des études de droit à Paris en 1861.
En 1870, il devient maire du 18e arrondissement de Paris, composé pour l’essentiel de l’ancienne commune de Montmartre. Il est ensuite élu conseiller municipal de Paris de 1871 à 1876 avant de devenir député de la Seine de 1876 à 1885 puis de la circonscription de Draguignan de 1885 à 1893. Sa carrière dans notre département se poursuit en tant que sénateur de 1902 à 1920.
Dans le même temps, en 1906, Georges Clemenceau est élu ministre de l’Intérieur jusqu’en 1909. Durant cette période, il est confronté à d’importantes vagues de grève et s’autoproclame « Premier flic de France ».
Renversé en 1909, Clemenceau démissionne le 21 juillet et sa carrière politique connait une période d’accalmie jusqu’en 1912.
Lorsque la 1re Guerre mondiale éclate en 1914, Clemenceau est rappelé sur la scène politique. En 1917, âgé de 76 ans, il est élu président du Conseil des Ministres ainsi que ministre de la Guerre jusqu’en 1920. Avec le président Poincaré, il forme un gouvernement de choc afin de poursuivre et intensifier la guerre avec l’Allemagne. Sa détermination vaut au président du Conseil d’être surnommé le « Tigre ».
Le 28 juin 1919, le traité de Versailles élaboré par Clemenceau et les Alliés met fin à la Première Guerre Mondiale. En Allemagne, ce « diktat » est vécu comme une humiliation. En France, ce traité fait de Georges Clemenceau « le Père de la Victoire ».
Parcours politique
- 1870-1871 : Maire du 18e arrondissement de Paris, composé pour l’essentiel de l’ancienne commune de Montmartre
- 1871-1876 : Conseiller municipal de Paris
- 1876-1893 : Député de la Seine puis de la circonscription de Draguignan
- 1902-1920 : Sénateur du Var
- 1906-1909 : Président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur
- 1917-1920 : Ministre de la Guerre et président du Conseil des Ministres
Historien et archiviste dracénois, Frédéric Mireur a dédié sa vie à la cité du dragon.
Après ses études, Mireur devient secrétaire général de la mairie en 1858, puis archiviste départemental à la préfecture du Var en 1873.
D’abord membre de la Société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var en 1867, il en devient le secrétaire en 1872.
En 1890, il contribue fortement à la création d’un bâtiment chargé d’abriter les archives du département.
Tout au long de sa vie, Frédéric Mireur rédige et publie des ouvrages en lien avec Draguignan, le Var et la Provence :
- Les rues de Draguignan et leurs maisons historiques, 1921-1931 (édition posthume), archives départementales D 17.
- Le royaume de la Basoche à Draguignan, 1890, archives départementales BR 490.
- Notice sur le peintre François Mimault (1580-1652), 1877, archives départementales BR 1397.
- La misère à Draguignan vers la fin du Premier Empire, 1928 (posthume), archives départementales PER 6.
- Un ami et correspondant de Malherbe à Draguignan : Esprit Fouque, seigneur de La Garde, 1904, archives départementales PER 12.
- Les anciens couvents de Draguignan, 1904 (premier prix du concours de l’Académie du Var en 1907), archives départementales 20 971.
- Les causes de la levée du siège de Toulon en 1907, 1887, archives départementales BR 1927.
- De quelques préjugés historiques : les prisons et les juridictions seigneuriales, 1914, archives départementales PER 6.
- Documents sur l’enseignement primaire en Provence avant 1789, 1881, archives départementales BR 3221.
- États généraux de 1789 : cahiers des doléances des comités de la sénéchaussée de Draguignan, 1889, archives départementales C 35.
- Le feu dans l’ancienne Provence, 1897, archives départementales BR 1329.
- Le tiers État à Draguignan : étude sociologique, 1911, archives départementales D 16.
- Inventaire sommaire des archives communales antérieures à 1790, 1890.
- La Commune de Comps (Var) et ses seigneurs au XIVe siècle, 1890.
[Pseudonymes dans la Résistance : LEBRUN, Lucien, Roumi, DUBOSC] (1910-1944)
Né le 21 mars 1910 aux Arcs (Var), fusillé le 18 juillet 1944 à Signes (Var) ; chef de bureau aux Ponts et Chaussées ; membre du bureau départemental de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC) ; chef départemental du mouvement Libération, membre du Comité Départemental de Libération (CDL) du Var, membre du directoire régional des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) en juin 1943, chef régional du Noyautage des Administrations Publiques (NAP) et de la presse clandestine.
Georges Cisson est nommé adjoint technique aux Ponts et Chaussées à Draguignan en 1931, où il devient chef de bureau à l’Arrondissement du Nord-Est. Il se marie le 27 avril 1935 avec Yvonne Rebuffel, une collègue de travail, avec qui il a deux filles et la famille réside boulevard Maréchal Foch à Draguignan.
Il est le créateur de la CFTC à Draguignan. Il est le secrétaire de l’Union locale en 1937 et élu membre du bureau départemental et secrétaire fédéral adjoint au congrès fédéral le 11 février 1939.
Il s’engage en faveur du Front Populaire, auquel il reste fidèle jusqu’au bout comme le prouve son intervention lors de la commémoration du 150e anniversaire de la Révolution française, le 14 juillet 1939, à Draguignan.
Dans le mouvement Libération – à base syndicale – Georges Cisson prend des responsabilités dans l’arrondissement de Draguignan avant l’Occupation. Il est le créateur de Résistance, journal des MUR de l’arrondissement. Devenu chef départemental, puis régional de Libération, chef départemental du NAP, il devient membre du directoire régional MUR d’août à octobre 1943, chargé de la presse, du mouvement ouvrier et de la jeunesse.
Georges Cisson a pour mission d’assurer la présence de la Résistance à Draguignan, préfecture du Var. Il est arrêté à Marseille, le 12 juillet, par l’équipe d’Ernst Dunker, responsable de la section IV de la Gestapo.
Il est fusillé après un jugement sommaire sur place, le 18 juillet, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes avec vingt-huit autres résistants pris, pour la plupart, dans la même affaire.
Les obsèques de Georges Cisson ont lieu le 20 septembre à Draguignan.
À titre posthume, Georges Cisson est homologué comme commandant, cité à l`ordre du Corps d’armée et décoré Croix de Guerre avec étoile de vermeil le 21 mars 1949, puis fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 21 juillet suivant.
En mai 1945, son nom a été donné à une rue à Draguignan, où siège l’actuel Hôtel de ville.
Il a été déclaré « Mort pour la France ».
Plus connu sous le nom de Baron Haussmann, Georges Eugène Haussmann est un haut fonctionnaire et homme politique reconnu pour son implication dans la transformation de Paris.
Après un cursus de droit, le Baron Haussmann débute sa carrière en tant que secrétaire général de la préfecture de la Vienne en 1831. Il enchaîne ensuite les postes de sous-préfet et de préfet, dont notamment celui de préfet du Var à Draguignan de 1849 à 1850.
Préfet de la Seine de 1853 à 1870, Haussmann entame une restructuration complète du centre historique de Paris afin de faciliter l’écoulement des flux, aussi bien de population, de marchandises que d’air et d’eau. Ce projet a pour ambition de résoudre les problèmes de mobilité urbaine, d’insalubrité et d’hygiène.
La campagne « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie » ainsi lancée, des boulevards et des avenues sont percés de la place du Trône (actuelle place de la Nation) à la place de l’Étoile, et de la gare de l’Est à l’Observatoire. L’occasion également de réaménager les Champs-Élysées et de créer un certain nombre de parcs et jardins dans les 24 arrondissements de Paris afin d’améliorer l’hygiène par une meilleure qualité de l’air. Plus de 18 000 maisons et 20 000 immeubles sont détruits, et 30 000 nouveaux bâtiments sont reconstruits.
Les monuments historiques sont mis en valeur par la création d’avenues ou de vastes places, telle que la place de l’Étoile et des ponts sur la Seine sont construits ou reconstruits pour une meilleure circulation.
Toutes ces opérations prennent près de 18 ans pour un montant total de 25 milliards d’euros. On estime que le Baron Haussmann à modifié Paris à 60 %.
Qui était le Général Ferrié ? Enfant adoptif de Draguignan, inventeur de la TSF, militaire le plus décoré de France après le Maréchal Foch… Tour d’horizon sur ce personnage historique.
Le Général Gustave Auguste Ferrié est né en Savoie en 1868. À l’âge de 14 ans, il vient avec ses parents s’installer à Draguignan dans la maison dite « Villa Beyrouth », avenue de Montferrat.
Élève au lycée de Draguignan, aujourd’hui école Mireur, le Général Ferrié a reçu le prix « Claude Gay » en mathématiques et physique pour l’excellence de son parcours scolaire. Il a obtenu son baccalauréat en 1884 et a poursuivi des études à Polytechnique et à l’École d’Application de Fontainebleau. Il est ensuite devenu ingénieur des transmissions radiographiques de 1891 à 1898.
Ses travaux sur la télégraphie sans fil (TSF) lui ont notamment permis d’augmenter la portée de l’émetteur de la Tour Eiffel, sauvant ainsi le monument de la démolition. Lors de la 1re Guerre Mondiale, ce même émetteur a également permis d’intercepter des messages ennemis et de communiquer à plus de 6 000 km avec nos alliés, tels que la Russie et les États-Unis. Le Général Ferrié s’est ainsi révélé être un acteur avéré de la Victoire.
Le Général Ferrié a été président d’honneur de la Société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan, fondée en 1855 et reconnue d’utilité publique en 1876. Cette société d’études est une ancienne société savante ayant pour objectifs l’aide à la recherche culturelle, la protection du patrimoine de Draguignan, du Var et de la Provence et la gestion d’une bibliothèque datant de sa création. C’est l’une des plus anciennes associations culturelles de notre région et Mireille Chauvin, la petite-nièce du Général Ferrié, en est l’actuelle vice-présidente.
Découvrez le parcours réalisé par le collège Ferrié en partenariat avec la ville ici.
[pseudonyme dans la Résistance : Jacqueime] (1904-1944)
Né le 24 septembre 1904 à Saint-Raphaël (Var), fusillé le 18 juillet 1944 à Signes (Var) ; biologiste et pharmacien ; franc-maçon ; résistant, mouvement Combat et Mouvements Unis de la Résistance (MUR), responsable Noyautage des Administrations Publiques (NAP) et Armée secrète (AS), membre du Comité Départemental de Libération (CDL) des Basses-Alpes.
Jean Piquemal a été élève au collège Ferrié de Draguignan jusqu’en 1923 puis a suivi une formation de biologiste et d’infirmier avant de devenir pharmacien. Installé à Draguignan, place du Marché, il a créé en 1938 et dirigé le laboratoire de biologie de l’hôpital-hospice de Draguignan. Militant socialiste, ami du maire Joseph Collomp, franc-maçon, membre de la loge L’Égalité de Draguignan (Grand Orient), il a été responsable local du syndicat des agents hospitaliers.
Il a été mobilisé comme capitaine-pharmacien en 1940. Avec le régime de Vichy et la mise en place de la nouvelle municipalité (nommée) de Draguignan, il a été écarté de son poste à l’hôpital, en mars 1941, sans explication.
Il a alors reçu de nombreux témoignages de soutien. Le conseil municipal de Draguignan est revenu sur sa décision et l’a réintégré en décembre 1941, mais Jean Piquemal avait quitté Draguignan et s’était installé à Manosque avec sa famille au mois de juin précédent.
Arrivé à Oraison le 15 juillet, il a été arrêté le lendemain, avec les autres membres du CDL par l’armée allemande et les éléments français de la 8e compagnie Brandebourg. Remis à la Gestapo de Marseille, emprisonné aux Baumettes, il a été fusillé avec ses camarades et d’autres résistants, après un jugement sommaire sur place, le 18 juillet, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes.
Son nom a été donné à une place de Draguignan et une plaque commémorative a été apposée au collège de Draguignan.
Alice-Joséphine Pons, dite Lily Pons, est une cantatrice dracénoise reconnue pour ses talents d’opéra et ses représentations tout au long de la Seconde Guerre mondiale.
À l’âge de 13 ans, elle quitte Draguignan pour intégrer le conservatoire de Paris pour en sortir 2 ans plus tard avec un premier prix. Elle rencontre Jean Maubert avec qui elle prend des cours de chant en 1920 et qui la recommande au grand professeur Alberto di Gorostiaga. Elle obtient son premier rôle d’opéra en 1928 dans Lakmé de Léo Delibes.
Dès lors, Lily Pons se produit dans toute la France et dans des pièces telles que La Bohème, Hänsel und Gretel, La Flûte enchantée. Et si l’entrée à l’Opéra de Paris lui reste encore défendue à cette époque, elle réussit à intégrer le Metropolitan Opera de New-York en 1931.
Durant 28 ans, la cantatrice interprète différents rôles majeur à l’opéra, tout en tournant quelques filmes mineurs. En 1936, 26 410 spectateurs viennent l’écouteur chanter au Hollywood Bowl, un record d’audience toujours inégalé à ce jour.
Naturalisée américaine en 1941, elle chante durant la Seconde Guerre mondiale aux Indes, en Chine et en Birmanie pour les soldats alliés. Elle a même été au front pour soutenir les troupes américaines en France lors de l’hiver 1944. Lors de la libération de Paris en 1944, une cérémonie est improvisée sur la plaza du Rockefeller Center, sur la 5e avenue, où Lily Pons interprète La Marseillaise.
L’année suivante et à la demande du Gouvernement français, Lily Pons interprète à nouveau La Marseillaise, mais cette fois à l’Opéra Garnier de Paris en présence du maréchal Juin, devant près de 250 000 personnes.
Après une carrière des plus impressionnantes, l’artiste se produit pour la dernière fois en 1962 à Fort Worth dans le rôle de Lucia de l’œuvre Rigoletto, avant de quitter la scène définitivement.
Distinctions :
- Une étoile sur le Walk of Fame d’Hollywood.
- L’insigne d’officier de la Légion d’Honneur.
- L’insigne de commandeur du Mérite National.
- L’insigne de commandeur des Arts et Lettres.
(1817-1880)
Originaire de Draguignan, Hippolyte Mège-Mouriès commence sa carrière de chimiste dès l’âge de 16 ans en tant qu’assistant. Après ses études, il part à Paris et devient pharmacien à l’Hôtel-Dieu en 1838.
Sa première invention est un traitement contre la syphilis. Certains patients ne pouvant prendre le remède courant par voie orale, il traite le principe par l’acide nitrique ce qui en élimine les effets secondaires. Cela lui a valu son premier prix.
Peu avant les années 1850, Hippolyte Mège-Mouriès abandonne la pharmacie pour se consacrer à la chimie.
Il commence à s’intéresser à l’alimentation en 1852, notamment en ce qui concerne le calcium, les protéines et la panification. Il est nommé Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur et reçoit deux médailles d’or pour ses conférences en lien avec ses travaux.
Dans les années 60, Mège-Mouriès étudie la chimie des corps gras. Il se lance ainsi dans la confection d’un substitut du beurre et ses recherches aboutissent en 1869 avec le dépôt d’un brevet portant sur la margarine.
Cette invention lui vaut un prix national et le Dracénois Hippolyte Mège-Mouriès est connu aujourd’hui comme l’inventeur de la margarine.
Autres brevets :
En 1875, Mège-Mouriès obtient un brevet pour des conserves de bœuf, et, en 1880, un brevet sur l’utilisation du sel de mer en nutrition humaine.
Jacqueline Badord et Olivier Descamps, couple de sculpteurs, ont passé une grande partie de leur vie à Draguignan.
Après avoir fait l’École des Beaux-Arts de Toulon, Jacqueline a dédié sa vie à la sculpture sur bronze. Elle a travaillé tout au long de sa vie dans ses différents ateliers parisiens à la recherche des formes et des courbes qu’elle matérialisait avec sensibilité dans ses dessins et sculptures aux formes arrondies et sensuelles.
De son côté, Olivier Descamps a poursuivi des études d’Histoire de l’art et s’est consacré à la recherche de formes et de matériaux en parallèle de son activité viticole. Il fait notamment partie des premiers sculpteurs à souder directement le bronze.
Quatre films ont été réalisés sur le travail d’Olivier Descamps par :
- Jean-Claude Bergeret (1965) ;
- Jacques Canestrier (1972) ;
- Alain Douhailly (1970) ;
- Modom Productions (1985).
La rue Jacqueline Badord a été inaugurée en 2016 à proximité de la rue Olivier Descamps. Une réunion symbolique du couple d’artistes.
Hélène Vidal, résistante dracénoise durant la Seconde Guerre mondiale, a informé les forces américaines situées à La Motte que la ville venait d’être libérée par les Forces Françaises de l’Intérieur et qu’il était inutile que le bombardement massif préparé par l’US Army intervienne.
Ainsi, le 16 août 1944, elle a « sauvé » la ville d’un bombardement qui aurait pu être désastreux pour Draguignan et ses habitants.
Enterrée au cimetière communal, Hélène Vidal a donné son nom à une avenue de Draguignan.
(1916-1943)
Paul-Jean Roquère est né à Draguignan et a été nommé Compagnon de la libération à titre posthume.
Il s’agit d’un Ordre créé par le général De Gaulle, le 16 novembre 1940 à Brazzaville. 1038 personnes, 5 communes, et 18 unités combattantes ont été nommées « Compagnons de la Libération » car « elles se sont signalées dans l’œuvre de la libération de la France et de son Empire ». Le 12 octobre 2021 nous quittait, Hubert Germain, le dernier des 1038 Compagnons de la Libération à l’âge de 101 ans. Le 11 novembre 2021, un hommage national lui est consacré.
Parmi ces 1038 compagnons, quelle ne fut pas la surprise de découvrir que Draguignan comptait, dans ses enfants, un valeureux Compagnon de la Libération. En effet, un enfant né le 30 août 1916 portant le nom de Paul-Jean Roquère. Il s’agit du fils de monsieur Paul Théodore Roquère (1868-1952), préfet du Var du 7 juillet 1914 au 30 avril 1918.
En inscrivant le nom de cet illustre Dracénois sur le Monument aux morts de la ville, à l’initiative de l’Association Nationale des Officiers de Réserve de l’armée de l’Air et de l’Espace pour le département du Var (ANORAAE Var), Draguignan a souhaité lancer cette action mémorielle, pour que soit mis à l’honneur, en 2023, le parcours exceptionnel de Paul-Jean Roquère, porté disparu dans l’Océan Atlantique sud et déclaré « mort pour la France » le 15 mars 1943.
Ce lieutenant des Forces Françaises Aériennes Libres (FAFL) est devenu Compagnon de la Libération. Il a fait preuve d’un engagement courageux en refusant la honte et le déshonneur avant de rejoindre la Grande-Bretagne le 23 juin 1940, après avoir combattu sur la Loire. S’engageant dans les FAFL comme navigateur, il rejoint l’Afrique de l’Ouest pour participer aux opérations sur Koufra et ensuite aux missions aériennes au profit des forces britanniques et françaises en Afrique du Nord. Ayant obtenu la qualification de pilote, il est désigné pour rejoindre son escadrille en Grande Bretagne en 1943. C’est son dernier voyage car son navire sera torpillé au large du Dahomey par un sous-marin italien. Son épouse Suzanne sera sauvée et témoigne jusqu’en 2007 du parcours héroïque de son premier époux.
Décorations
Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume ;
Compagnon de Libération à titre posthume ;
Croix de Guerre 39/45 avec palmes de bronze ;
Médaille de la Résistance française ;
Médaille coloniale ;
Décoration britannique Mention in dispatch ;
Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre.
Françoise Concas, née Montiel, résistante dracénoise, est née à Cavalaire le 5 octobre 1930. En 1943, du haut de ses 13 ans, elle a rejoint les rangs de la Résistance. Un courage et une détermination qui forcent le respect et qui lui ont valu d’être décorée de la Légion d’Honneur le 8 mai 2015.
C’est au quartier des Selves à Draguignan qu’elle résidait, lorsque la guerre faisait rage et qu’à chaque coin de rue guettaient les allemands.
Fille de parents résistants, elle suivit leurs traces en reprenant le poste d’agent de liaison à la suite du départ d’un jeune patriote.
« Mimi », telle qu’elle était surnommée à l’époque, enchaîna ainsi les trajets à vélo, parfois jusqu’à Claviers, des messages cachés dans l’armature de ce dernier. Elle n’hésita pas à mentir, prétextant des « courses à faire », assise sur des caisses à vendanges remplies d’armes, sous le nez des soldats nazis qui lui réclamaient ses papiers.
Le jour qui suivit le débarquement sur nos côtes varoises, elle fut blessée, lâchement poussée dans un ravin par un allemand.
Marcelle Monzat nait le 30 septembre 1937. Elle vit une enfance heureuse dans l’ambiance simple, populaire et très chaleureuse des vieux quartiers de Draguignan, entourée de ses deux grandes demi-sœurs, Jeannette et Marie-Thérèse et de sa mère qui tient une épicerie rue de Trans. Elle y forge des amitiés indéfectibles qui survivront au passage des ans et rencontre son futur époux, Jeannot.
En 1964, la naissance de son premier enfant, Franck, va bouleverser le cours de cette vie. Lourdement handicapé, son fils demande une attention et des soins constants. Marcelle le gardera auprès d’elle à la maison jusqu’à son décès à seulement 18 ans.
De ce drame naitra l’engagement de Marcelle Monzat auprès de l’enfance handicapée et plus largement auprès des démunis et discriminés. En 1985, elle fonde la section dracénoise de l’Adapei (Association Départementale des Amis et Parents d’Enfants Inadaptés) dont la mission sera d’abord de récolter des dons grâce aux « opérations brioches » pour lesquelles Marcelle Monzat enrôle amis et connaissances (des brioches sont vendues au bénéfice de l’association) en réalisant des recettes record.
Au fil des ans, l’action de l’Adapei à Draguignan se développe et se diversifie (blanchisserie, espaces verts, conditionnement) grâce à la persévérance de Marcelle Monzat jusqu’à l’ouverture du Centre d’Aide par le Travail (CAT) des Romarins, impasse Saint-Henri, puis boulevard des remparts. Aujourd’hui, l’établissement et service d’accompagnement par le travail (ESAT), dénomination actuelle des CAT, offre un emploi à une soixantaine de personnes handicapées en ajoutant aux précédentes de nouvelles activités (nettoyage de véhicules, restauration). Ayant passé le relais depuis une vingtaine d’années, Marcelle Monzat était toujours présente sur le site. Chaque fois qu’elle arrivait, les adultes handicapés étaient comme des enfants.
Dans les années 1980, parallèlement à cet engagement associatif, Marcelle Monzat entre en politique, d’abord auprès d’Édouard Soldani, maire de Draguignan, puis, avec son compagnon Freddy Espitalier, auprès de Gérard Sabater, candidat en 1986, et enfin de Christian Martin, son gendre (époux de sa fille Magali qui partage les engagements de sa mère), candidat en 1989 et élu maire en 1995.
Conseillère municipale déléguée aux affaires sociales jusqu’en 2001, Marcelle Monzat est de tous les combats en faveur des personnes vulnérables. Élue infatigable, totalement investie dans son mandat, elle se montre d’une exceptionnelle disponibilité à l’égard de toux ceux qui sollicitent un soutien de la collectivité.
Dans la dernière partie de sa vie, Marcelle Monzat est une grand-mère engagée et dévouée, drôle et enjouée, auprès de ses deux petites filles, Marianne et Anaïs, auxquelles elle transmet tout naturellement sa joie de vivre, son sens de la générosité, ses valeurs de partage et sa passion pour la solidarité.
En 1998, Marcelle Monzat avait été nommée au grade de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur en reconnaissance de son engagement aux côtés des personnes handicapées.
L’avenue du Pont d’Aups – Marcelle Monzat a été inaugurée en son honneur le 28 septembre 2024.