Histoire de la ville

Draguignan, terre d’histoire et d’avenir

Occupation romaine, route médiévale, ville-porte du Parc naturel régional du Verdon, Draguignan évolue au fil des époques tout en conservant son identité au sein du paysage provençal.

Pour ce faire, des partenariats avec le tissu associatif et les opérateurs publics sont notamment noués afin de faire revivre le patrimoine de la ville et d’assurer sa valorisation durablement.

En 154 avant J-C, les légions romaines menées par Quintus Opimius envahirent les côtes de la Celto-Ligurie (sud de la France) pour défendre les colonies grecques massaliotes d’Antipolis et de Nicaea.

Laissant le littoral à leurs alliés, les romains prirent possession des terres intérieures et installèrent un camp fortifié dans la ville d’Antéa, dont le nom correspond au hameau de l’Antier situé à quelques kilomètres du centre actuel de Draguignan, alors domaine des Suelteri, peuplade assimilée aux celto-ligures.

Peu disposés à se plier à l’occupation romaine, les Suelteri se réfugièrent dans les forêts du Malmont (Mauvais mont) où ils résistèrent un temps à leurs oppresseurs avant de se soumettre. Cependant, par esprit d’indépendance vis-à-vis du joug romain, ils construisirent de nouvelles demeures en haut de cette montagne qui surplombe Draguignan et nommèrent ce lieu Griminum, Ginium ou Guignan.

Les Suelteri demeurèrent jusqu’au Ve siècle à Guignan, où Saint-Hermentaire vint les rencontrer pour convertir de nouveaux disciples à la foi chrétienne.

Fresque-Saint-Hermentaire-3-draguignan

Il aurait convaincu les villageois de délaisser leur culte païen, dont le dolmen de la Pierre de la Fée* est un édifice, pour la religion chrétienne en terrassant avec lance et épée un dragon « animal ailé, moitié quadrupède, moitié reptile, vomi par les divinités de l’Enfer » terrorisant tout le pays. Admiratifs et reconnaissants, les Suelteri auraient alors quitté le Malmont pour bâtir une nouvelle ville dénommée Draguignan, par assemblage du mot Draconia ou Dracenum dit « Cité des adorateurs du Dragon » et du mot Guignan, en souvenir de la ville abandonnée.

Cependant, selon une autre interprétation, si l’origine du nom de Draguignan est bien issue de l’époque romaine, la ville devrait son nom à « Draconius », possesseur terrien du domaine de Dragonianum car les propriétés gallo-romaines tiraient leur nom de celui de leur propriétaire suivi de la terminaison anum.

De fait, comme l’a écrit l’Abbé Barbe : « Dès que l’on mesure par des siècles l’existence d’une ville, il faut, en abordant l’étude de ses origines, se résigner à les voir entourées d’incertitude et d’obscurité ».

*Érigée bien avant l’invasion romaine au quartier de la Laouvo en 2500 av. JC, la Pierre de la Fée ou « Péiro de la Fado » est un dolmen où les druides effectuaient leurs rites. Des légendes locales disent qu’il fût érigé pour abriter l’amour d’une fée et d’un génie qui y moururent ensemble, et qu’il est le lieu où la fée Estérelle rend les femmes fécondes après leur avoir servi un breuvage.

Du XIIIe au XVIe siècle, Draguignan était située au cœur de l’axe principal du monde latin. De Brignoles à Grasse, cette grande voie de communication médiévale nommée l’Iter Regius reliait la vallée du Rhône au Var et à l’Italie et était utilisée pour le grand commerce.

L’entrée à Draguignan se faisait par le quartier du Saint-Esprit, avant de se poursuivre vers les Selves, le Col de l’Ange et d’amorcer une descente vers la Nartuby. La route continuait en ligne droite vers la Chapelle Saint-Hermentaire puis parvenait au bourg dracénois en passant entre l’hôpital du Saint-Esprit et de Saint-Jacques et l’ancien couvent des Cordeliers (mairie actuelle). Remontant ensuite la rue Cisson pour franchir la Porte d’Orange située sur le rempart de la cité comtale (actuellement place de la Paroisse), la route s’achevait à la Porte Granella au Nord-Est, disparue aujourd’hui.

Les rues actuelles des Marchands et de l’Observance représentaient un axe commercial majeur où une demi-douzaine d’hôtelleries-auberges était installée au XVe siècle. Dans ces structures laïques, la ville pouvait mettre près de 70 lits à disposition des voyageurs, des nobles, des commerçants, etc. Cette capacité hôtelière importante était notamment liée à l’importance juridique et administrative de la cité, promue chef-lieu de viguerie au XVe siècle.

Au Moyen-Âge, Draguignan possédait 3 couvents de différents ordres mendiants offrant un hébergement adapté aux voyageurs les plus pauvres. Ces établissements ont également accueilli des personnages de marque comme le comte de Provence, le roi de Naples, Charles II et le pape Benoît XIII.

Sources :
  • Aristide Matthieu Guilbert – Histoire des villes de France. Volume 1 – p. 644.
  • Abbé Barbe – Bulletin de la société d’études de Draguignan, Étude sur les origines de Draguignan. Tome II 1858-1859 – p. 237.
  • Etienne Garcin – Dictionnaire Historique et topographique de la Provence, ancienne et moderne. 1835
  • Abbé Raymond Boyer – centre Archéologique du Var.
  • Régis Fabre, Chronique de la route médiévale Brignoles-Draguignan-Grasses, Itinéraire, étapes, voyageurs XIIe-XVIe siècle, 2019. Disponible dans les librairies Lo Païs et Papiers Collés.

Draguignan est officiellement reconnue “Ville-porte du Parc naturel régional du Verdon” par délibération du comité syndical du 20 mars 2019.

Ce label est l’aboutissement d’un partenariat entre le Parc du Verdon et la commune par l’adhésion de la ville au Syndicat Mixte de Gestion du Parc naturel régional du Verdon. Il symbolise les relations d’échanges, de complémentarité et de solidarité entre le Verdon et Draguignan et réaffirme leurs liens historiques et culturels.

Construite sur une complémentarité géographique, sociale et économique, et traduisant une solidarité ville-campagne, la notion de « ville-porte » correspond à une situation géographique, immédiate périphérie ou porte d’entrée sur le territoire, lieu d’accueil ou étape relais. Elle repose sur un partenariat fondé sur des actions partagées, des échanges, une réciprocité ou des affinités historiques et/ou patrimoniales.

Le partenariat entre le Parc du Verdon et Draguignan joue un rôle de redéfinition du positionnement touristique du Verdon en permettant à ses principales villes voisines de développer des échanges culturels et économiques. Il participe également à la diffusion de messages touristiques cohérents et respectueux des enjeux du Verdon.

Créé en 1997, le Parc naturel régional du Verdon s’étend sur une surface de 188 000 hectares. À cheval sur les départements des Alpes-de-Haute-Provence et du Var, il regroupe environ 33 000 habitants répartis sur 46 communes. Sa rivière, avec ses 165 km et une capacité de stockage de 434 millions de m3, constitue, avec la Durance, le château d’eau de la Provence.

Afin d’assurer durablement sa protection, le Parc naturel régional du Verdon a pour vocation de préserver et de valoriser les patrimoines naturels, culturels et humains de son territoire pour construire son avenir.

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Créé par l’association Résine Média, en collaboration avec la ville de Draguignan et Dracénie Provence Verdon agglomération, Chercheurs de mémoire est un site collaboratif ayant pour objectif de valoriser le patrimoine de Draguignan.

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